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Gaz de houille : une alternative énergétique « made in France » ?

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Club Énergie

12/03/2015

Le Club Energie Dauphine vient d’accueillir un nouveau membre : Julien Moulin, ancien du master 222 Gestion d’Actifs et 

PDG d’Europe Gas Limited (« EGL »), société d’exploitation/production de gaz de houille dans les bassins miniers de l’Est et du Nord de la France, qui prépare son entrée en bourse. Julien nous a fait l’amitié de nous présenter son activité et son parcours, au cours d’un entretien à Paris, où il passe régulièrement, transitant entre Londres et les régions minières françaises.  


EGL, dont le siège est localisé en Moselle, est spécialisé dans la valorisation du gaz de houille dont d’importantes réserves présentes dans les couches de charbon non exploitées, ont été identifies dans les bassins miniers du Nord et de l’Est de la France. Le gaz de houille désigne le gaz piégé dans des veines de charbon. Ce gaz est composé à près de 95% de méthane et peut être exploité dans des centrales électriques à gaz ou injecté dans des réseaux de distribution de gaz après compression. La valorisation de ce gaz, longtemps considéré comme un danger lors de l’exploitation du charbon dans les mines, celui-ci pouvant générer les fameux « coups de grisou », s’est développée dès les années 1980, principalement aux  Etats-Unis, puis en Australie et au Canada dans un contexte de raréfaction des hydrocarbures et d’avancées technologiques dans les forages et l’ingénierie de réservoir.

Après des études géologiques et plusieurs forages (EGL dispose de plusieurs permis d’exploration), le BEICIP (filiale de l’IFP énergies Nouvelles) estime que plus de 300 milliards de mètres cubes de gaz d’houille seraient exploitables en Lorraine, ce qui correspond à neuf années de consommation de gaz en France.

L’expérience d’EGL montre qu’il est possible de développer une entreprise innovante dans le domaine des énergies non conventionnelles en France malgré un cadre réglementaire lourd et un environnement politique compliqué. Le travail d’EGL nécessite aussi beaucoup de pédagogie sur le terrain, tant au niveau local qu’ auprès des autorités nationales ; il faut expliquer le projet, souligner qu’il s’agit d’ une énergie propre et  « made in France » dont le coût d’extraction serait deux fois moins élevé que le prix du gaz actuellement importé, et aussi que l’extraction de ce gaz n’est pas invasive pour l’environnement. Pour mémoire, il ne s’agit pas de fracturation hydraulique, technique d’extraction interdite en France depuis 2011. 

Les atouts mis en avant par EGL auprès de ses partenaires, notamment les responsables politiques locaux est, qu’au delà de la diversification de l’approvisionnement en gaz (et moindre dépendance aux importations), la production de gaz de houille permet de redynamiser une région durement touchée par le chômage. L’entreprise projette en effet d’y implanter une plateforme industrielle permettant la création de plusieurs centaines d’emplois et pourrait développer dans la région des services annexes tels que la logistique, le transport, la recherche et développement….

Le projet bénéficie également du soutien d’industriels locaux et de grands noms du secteur du pétrole/gaz, au travers de prises de participations minoritaires dans le capital d’EGL (Julien Moulin demeurant l’actionnaire de référence). Il a repris le contrôle et la direction d’EGL fin 2009, jusqu’alors société australienne coté en Australie.Au cours de notre entretien, Julien Moulin nous a transmis beaucoup d’énergie (au sens figuré) et d’enthousiasme. Oui, la prise de risque et l’initiative paient. Un fort esprit entrepreneurial se ressent lorsqu’on retrace son parcours.

Avant d’être à la tête d’EGL, il a travaillé à Londres chez Barclays et UBS avant de monter, avec un associé suisse, une société d’investissement spécialisée dans le domaine de l’énergie et des ressources naturelles à Shanghai. Durant cette période de 7 ans, ils réussissent à lever plus de 500 millions de dollars pour investir notamment dans l’éolien en Chine et le gaz en 
Australie. C’est à la lumière de cette expérience asiatique et d’une analyse détaillée du potentiel de gaz propre très important dans les bassins charbonniers français  que l’idée de reprendre EGL a émergé.

Nous souhaitons à Julien que son activité continue de « rouler à plein gaz » !


 
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